Thursday, March 13, 2014

Conflit arabe / Israël : la Palestine en Suspens

C’est à la mode de blâmer Israël pour le fait que l’état palestinien n’a pas encore été créé. Ces jours-ci, Israël est souvent critiqué à cause de ses colonies en Cisjordanie. Personnellement, je suis contre les colonies, non pas parce qu'ils sont illégales (les opinions sur ce point sont divisées), mais parce qu'ils affaiblissent les palestiniens modérés (quels qu'ils soient) et ils renforcent ceux qui jurent de ne jamais accepter aucune sorte de paix avec Israël.

La question que je voudrais explorer ici est de savoir si les arabes ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour créer l'état palestinien qu'ils disent maintenant vouloir. Bien que beaucoup d’évènements aient eu lieu avant 1948, y compris les occasions manquées pour les arabes d’accepter la présence juive au Moyen-Orient, pour cette discussion, je vais commencer par le plan de partition des Nations Unies du 29 Novembre 1947.

Le plan de partition des Nations Unies alloua 43% de la Palestine mandataire (précédemment occupé par la Grande-Bretagne) pour un état arabe avec une population juive de seulement 1%, alors qu'il a alloua 56% de la Palestine mandataire à un état juif avec 45% de population arabe. Les dirigeants juifs acceptèrent le plan avec hésitation, mais les états arabes le rejetèrent. Si les arabes l’avaient accepté, l '«état juif» aurait été faible, et avec 45% d'arabes, il n’aurait été un état juif que de nom. Les arabes auraient créé une Palestine presque purement arabe dans les 43% qui leur était attribué.

En plus de refuser le plan de l’ONU, les arabes commencèrent une guerre contre l’état d'Israël dès qu'il était déclaré en mai 1948. La guerre causa plus de 12 000 morts, et elle se termina dix mois plus tard par un armistice. Pour l’armistice, Israel signa des accords séparés avec l’Égypte, la Jordanie, le Liban, et la Syrie, laissant à Israël 78% de la Palestine mandataire et moins d'arabes que dans le plan de partition de l'ONU étant donné qu’environ 750 000 arabes furent chassés ou quittèrent avec l'intention de retourner après une victoire arabe.

La guerre de 1948 constitua une perte énorme pour les arabes. Ils perdirent un plan de partition qui les favorisait, et ils perdirent la contiguïté territoriale. Cependant, ils contrôlaient toujours le reste de la Palestine mandataire, et ils auraient pu déclarer unilatéralement la création d'un état palestinien dans ces territoires, mais ils choisirent de poursuivre les hostilités avec Israël.

Le 30 mai 1967, la Jordanie signa un pacte de défense mutuelle avec l’Égypte. L’Égypte se mobilisa en masse à la frontière sud d’Israël. Le 5 Juin, en mesure préventive, Israël lança une attaque aérienne surprise contre l’Égypte dans une guerre qui allait durer six jours. À la fin de la guerre, Israël avait occupé la péninsule du Sinaï (Égypte), la bande de Gaza (Palestine mandataire), la Cisjordanie (Palestine mandataire), Jérusalem-Est (Palestine mandataire), les fermes de Chebaa (Liban / Syrie), et le plateau du Golan (Syrie). Le territoire occupé par Israël était maintenant plusieurs fois la dimension du territoire alloué à l '« état juif» dans le plan de partition de l'ONU.

Les arabes auraient pu alors négocier le retour de leurs territoires en échange pour une paix durable avec Israël, ce que cet état désirait plus que tout. Ils auraient pu alors créer l'état palestinien en Cisjordanie et à Gaza. Au lieu de cela, en Août 1967 les dirigeants arabes se réunirent pour discuter de leur position envers Israël, et ils décidèrent qu'il n'y aurait pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël, et pas de négociation avec Israël (connu comme les « trois nons »).

Les hostilités entre Israël et les pays arabes continuèrent. Le 6 Octobre 1973, durant de la fête de Yom Kippour, le jour le plus important du calendrier juif, la Syrie et l'Égypte organisèrent une attaque surprise contre Israël. L'armée israélienne n'était pas préparée et prit trois jours pour se mobiliser. Ce délai permit à d'autres pays arabes d’envoyer des soldats pour aider les Égyptiens et les Syriens. Israël réussit quand même à se défendre, et après le cessez le feu du 25 Octobre, Israël avait encore augmenté le territoire qu'elle occupait, quoique légèrement.

Plus tard dans les années 1970, l'Égypte décida de conclure un accord de paix avec Israël. Les états arabes auraient pu s’unir pour négocier la paix avec Israël, et ils auraient pu achever la création d'un état palestinien. Au lieu de cela, les états arabes isolèrent le président égyptien Anouar El Sadate pour le punir d’avoir voulu faire la paix avec Israël.

En 1994, la Jordanie décida de négocier son propre accord de paix avec Israël. Ici aussi, le Liban et la Syrie auraient pu joindre les négociations et obtenir un état palestinien, mais de nouveau ils choisirent de ne pas créer l'état palestinien.

Maintenant en Mars 2014, la Syrie et le Liban sont enfoncés dans des luttes internes, et les palestiniens divisés participent sans conviction aux négociations de paix avec Israël, mais dû au soutien de l'Iran pour Hamas et Hezbollah et au refus arabe de régler la question des réfugiés palestiniens, les pourparlers de paix vont probablement échouer ou aboutir à un nouvel accord intérimaire.

Dans leur relation avec Israël, les états arabes ont eu de nombreuses occasions de créer un état palestinien, mais leur incapacité totale à accepter un état juif au Moyen-Orient a fait que depuis 66 ans, ils ont préféré laisser les palestiniens apatrides et la Palestine en suspens. Aujourd'hui, plus que jamais, les pays arabes sont paralysés par les conflits internes, les guerres civiles, et les régimes tyranniques, et pourtant ils blâment leurs malheurs sur Israël et autres démocraties libérales.


Étant d'origine arabe, j'ai honte de ce que les arabes ont fait et continuent de faire, mais je veux aussi croire que les conflits arabes peuvent être résolus. Je crois que le problème principal des arabes est qu’ils n'ont pas de dirigeants compétents et honnêtes comme l’était l'ancien président égyptien Anouar El Sadat. Ils ont besoin de dirigeants qui croient en leur avenir en tant que nations fortes et capables d’être des partenaires égaux dans la paix et dans le commerce. Ils ont besoin de dirigeants modernes, intelligents, et instruits au lieu de faibles, de truands, et de démagogues, et la Palestine pourra enfin devenir une réalité.

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