C’est
à la mode de blâmer Israël pour le fait que l’état palestinien n’a pas encore
été créé. Ces jours-ci, Israël est souvent critiqué à cause de ses colonies en Cisjordanie.
Personnellement, je suis contre les colonies, non pas parce qu'ils sont illégales
(les opinions sur ce point sont divisées), mais parce qu'ils affaiblissent les palestiniens
modérés (quels qu'ils soient) et ils renforcent ceux qui jurent de ne jamais
accepter aucune sorte de paix avec Israël.
La
question que je voudrais explorer ici est de savoir si les arabes ont fait tout
ce qu'ils pouvaient pour créer l'état palestinien qu'ils disent maintenant vouloir.
Bien que beaucoup d’évènements aient eu lieu avant 1948, y compris les
occasions manquées pour les arabes d’accepter la présence juive au Moyen-Orient,
pour cette discussion, je vais commencer par le plan de partition des Nations
Unies du 29 Novembre 1947.
Le
plan de partition des Nations Unies alloua 43% de la Palestine mandataire
(précédemment occupé par la Grande-Bretagne) pour un état arabe avec une
population juive de seulement 1%, alors qu'il a alloua 56% de la Palestine
mandataire à un état juif avec 45% de population arabe. Les dirigeants juifs acceptèrent
le plan avec hésitation, mais les états arabes le rejetèrent. Si les arabes l’avaient
accepté, l '«état juif» aurait été faible, et avec 45% d'arabes, il n’aurait
été un état juif que de nom. Les arabes auraient créé une Palestine presque
purement arabe dans les 43% qui leur était attribué.
En
plus de refuser le plan de l’ONU, les arabes commencèrent une guerre contre l’état
d'Israël dès qu'il était déclaré en mai 1948. La guerre causa plus de 12 000 morts,
et elle se termina dix mois plus tard par un armistice. Pour l’armistice,
Israel signa des accords séparés avec l’Égypte, la Jordanie, le Liban, et la Syrie,
laissant à Israël 78% de la Palestine mandataire et moins d'arabes que dans le
plan de partition de l'ONU étant donné qu’environ 750 000 arabes furent chassés
ou quittèrent avec l'intention de retourner après une victoire arabe.
La
guerre de 1948 constitua une perte énorme pour les arabes. Ils perdirent un
plan de partition qui les favorisait, et ils perdirent la contiguïté
territoriale. Cependant, ils contrôlaient toujours le reste de la Palestine mandataire,
et ils auraient pu déclarer unilatéralement la création d'un état palestinien
dans ces territoires, mais ils choisirent de poursuivre les hostilités avec
Israël.
Le
30 mai 1967, la Jordanie signa un pacte de défense mutuelle avec l’Égypte. L’Égypte
se mobilisa en masse à la frontière sud d’Israël. Le 5 Juin, en mesure
préventive, Israël lança une attaque aérienne surprise contre l’Égypte dans une
guerre qui allait durer six jours. À la fin de la guerre, Israël avait occupé
la péninsule du Sinaï (Égypte), la bande de Gaza (Palestine mandataire), la
Cisjordanie (Palestine mandataire), Jérusalem-Est (Palestine mandataire), les
fermes de Chebaa (Liban / Syrie), et le plateau du Golan (Syrie). Le territoire
occupé par Israël était maintenant plusieurs fois la dimension du territoire alloué
à l '« état juif» dans le plan de partition de l'ONU.
Les
arabes auraient pu alors négocier le retour de leurs territoires en échange pour
une paix durable avec Israël, ce que cet état désirait plus que tout. Ils auraient
pu alors créer l'état palestinien en Cisjordanie et à Gaza. Au lieu de cela, en
Août 1967 les dirigeants arabes se réunirent pour discuter de leur position
envers Israël, et ils décidèrent qu'il n'y aurait pas de paix avec Israël, pas
de reconnaissance d'Israël, et pas de négociation avec Israël (connu comme les « trois
nons »).
Les
hostilités entre Israël et les pays arabes continuèrent. Le 6 Octobre 1973, durant
de la fête de Yom Kippour, le jour le plus important du calendrier juif, la
Syrie et l'Égypte organisèrent une attaque surprise contre Israël. L'armée
israélienne n'était pas préparée et prit trois jours pour se mobiliser. Ce
délai permit à d'autres pays arabes d’envoyer des soldats pour aider les
Égyptiens et les Syriens. Israël réussit quand même à se défendre, et après le
cessez le feu du 25 Octobre, Israël avait encore augmenté le territoire qu'elle
occupait, quoique légèrement.
Plus
tard dans les années 1970, l'Égypte décida de conclure un accord de paix avec Israël.
Les états arabes auraient pu s’unir pour négocier la paix avec Israël, et ils
auraient pu achever la création d'un état palestinien. Au lieu de cela, les états
arabes isolèrent le président égyptien Anouar El Sadate pour le punir d’avoir
voulu faire la paix avec Israël.
En
1994, la Jordanie décida de négocier son propre accord de paix avec Israël. Ici
aussi, le Liban et la Syrie auraient pu joindre les négociations et obtenir un
état palestinien, mais de nouveau ils choisirent de ne pas créer l'état palestinien.
Maintenant
en Mars 2014, la Syrie et le Liban sont enfoncés dans des luttes internes, et
les palestiniens divisés participent sans conviction aux négociations de paix
avec Israël, mais dû au soutien de l'Iran pour Hamas et Hezbollah et au refus arabe
de régler la question des réfugiés palestiniens, les pourparlers de paix vont
probablement échouer ou aboutir à un nouvel accord intérimaire.
Dans
leur relation avec Israël, les états arabes ont eu de nombreuses occasions de
créer un état palestinien, mais leur incapacité totale à accepter un état juif
au Moyen-Orient a fait que depuis 66 ans, ils ont préféré laisser les palestiniens
apatrides et la Palestine en suspens. Aujourd'hui, plus que jamais, les pays
arabes sont paralysés par les conflits internes, les guerres civiles, et les régimes
tyranniques, et pourtant ils blâment leurs malheurs sur Israël et autres
démocraties libérales.
Étant
d'origine arabe, j'ai honte de ce que les arabes ont fait et continuent de faire,
mais je veux aussi croire que les conflits arabes peuvent être résolus. Je
crois que le problème principal des arabes est qu’ils n'ont pas de dirigeants
compétents et honnêtes comme l’était l'ancien président égyptien Anouar El
Sadat. Ils ont besoin de dirigeants qui croient en leur avenir en tant que
nations fortes et capables d’être des partenaires égaux dans la paix et dans le
commerce. Ils ont besoin de dirigeants modernes, intelligents, et instruits au
lieu de faibles, de truands, et de démagogues, et la Palestine pourra enfin
devenir une réalité.
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